Qu’est-ce que l’Ostéopathie ?
Posté le 22/09/2013 – Catégorie : Bien-être et santé
Lorsque l’on m’a conseillé, il y a quelques années, d’aller voir un ostéopathe pour mes douleurs aux cervicales (alors que je n’y connaissais rien à cette discipline), j’ai préféré attendre plusieurs mois avant de me lancer. Quand on ne connaît pas l’ostéopathie, on peut (en tout cas, c’était mon cas) s’en faire toute une montagne ! J’avais peur que l’on me fasse craquer dans tous les sens, de rester bloqué, que cela fasse mal, …
Alors, qu’en est-il vraiment ?
On m’a recommandé un ostéopathe qui me convenait parfaitement : doux, compréhensif par rapport aux réticences que certains peuvent avoir et pédagogue (j’ai particulièrement apprécié qu’il m’explique au fil de la séance ce qu’il allait faire et faisait).
Aujourd’hui, je suis une adepte. J’y vais si j’en ressens le besoin en cours d’année et si ce n’est pas le cas, j’y vais au moins 1 fois par an pour faire un check up.
L’ostéopathie, on en entend de plus en plus parler. On sait que depuis 2002 le titre professionnel d’ostéopathe est reconnu par l’état et que de plus en plus de mutuelles prennent en charge les frais d’ostéopathie (enfin une partie).
Plus concrètement, à quoi cela correspond ? Pas toujours évident à expliquer à part « c’est un praticien qui te manipule pour te réaligner ».
J’ai alors décidé d’interviewer mon ostéopathe, Frédérick Elias.
Ci-après les questions que je lui ai posées…
Quelle est votre définition de l’ostéopathie ?
L’ostéopathie est une thérapie manuelle (donc induisant un contact avec son/sa thérapeute), qui vise à traiter les douleurs fonctionnelles… ce qui en d’autres termes revient à dire que l’on traite en ostéopathie les douleurs en rapport avec un altération de mobilité d’une ou plusieurs zones : mauvaises positions au travail, pratiques sportives défaillantes, dysfonctionnement postural ou sensoriel (en rapport avec la perception de son environnement par œil, l’oreille interne, etc), une séquelle traumatique (chute sur les fesses, choc sur un genou au foot, …), certaines douleurs digestives ou gynécologiques…
L’ostéopathie peut également traiter des douleurs qui résultent de maladies (lorsqu’elles ont évidemment été identifiées !), ce qui implique une collaboration pluridisciplinaire pour la prise en charge de certains patients.
Comment cela fonctionne t-il ?
Votre ostéopathe travaille sur la restauration d’un mouvement physiologique altéré ou perdu et ce, quelque soit la zone de votre corps ; il vérifie également l’interaction (et donc le fonctionnement) de différents systèmes en rapport avec la douleur.
Par exemple :
- Vous consultez pour une douleur dans le bas du dos à gauche apparue cet après midi, après une longue journée de shopping ! Votre ostéopathe pourra par exemple mettre en évidence qu’il s’agit d’une asymétrie d’appuis podaux, en rapport avec une entorse de la cheville droite survenue il y a 3 mois lorsque vous êtes allé faire du treck en Mongolie ! Vous n’avez fait que déporter votre poids sur la jambe opposée. Le traitement va donc consister à travailler sur les pieds (surtout le D) et remonter sur votre douleur ensuite… évidemment l’ostéopathe vérifiera les conséquences au-dessus, sur le reste du dos !
- Vous souffrez de constipation depuis 2 mois et votre médecin a posé le diagnostic de colopathie fonctionnelle (ou colon irritable, colite…). A chaque fois que vous avez mal au ventre, vous avez mal au dos ! Certainement que l’abord ostéopathique sera d’aller relâcher les tensions abdominales via des techniques adaptées, pour ensuite relâcher le dos… et comme précédemment vérifier votre attitude générale par rapport à tout ceci !
Là, je n’ai parlé que de « douleurs »… mais l’ostéopathie a aussi la particularité d’être préventive ! Fonction de vos habitudes de vie (métier, sports, famille, …), et de vos antécédents ou plaintes antérieures, votre ostéopathe doit être capable de vous aider à prévenir d’éventuelles problèmes, gênes ou douleurs. En général, 1 fois par an semble raisonnable mais plus de séances peuvent être envisagées, par exemple dans le cas de sportifs de haut niveau ou de pathologies s’exprimant de manière récurrente (arthrose, …).
Pour quelles raisons / problématiques est-il recommandé de consulter un ostéopathe ?
Avec ou sans douleur, il est possible de venir consulter.
Le traitement préventif : Il vise à détecter des déséquilibres et les corriger afin d’éviter l’apparition d’une douleur. En général : 1 à 3 fois par an maximum.
Le traitement « d’urgence » : Certaines symptomatologies aigues telles que le lumbago ou le torticolis peuvent être du ressort de l’ostéopathe.
Le traitement chronique : Certaines pathologies chroniques (l’arthrose, la colopathie fonctionnelle, les otites et sinusites chroniques, les migraines par exemple), ou des habitudes de vie (sports, travail, …) peuvent entrainer des douleurs récurrentes. L’ostéopathie peut être une solution à envisager afin de soulager des douleurs liées à ces pathologies.
Comment êtes-vous venu à l’ostéopathie ?
Mon orientation s’est faite en plusieurs temps !
Tout d’abord, l’éveil à la « médecine » (au sens large) s’est fait grâce à mon père, kinésithérapeute ostéopathe… Petit souvenir d’enfance, où il m’a offert toutes les BDs « Il était une fois la vie » (d’ailleurs très complètes - il est intéressant de les revoir après avoir fait des études de santé).
A cette époque (pas si lointaine, les années 1990 !), l’ostéopathie ne trouvait pas encore sa place, et on en parlait même pas ! C’est donc à l’âge de 15/16 ans, lors de l’orientation que l’on vous demande de prendre au collège – lycée, que je me suis renseigné sur cette discipline et toutes les autres (pour être certain de ne pas avoir de regret !)…
Cette méthode thérapeutique m’est apparue innovante, humaniste, et pas assez exploitée en France… Je me suis donc engagé dans une école à temps plein, en 6 ans après le bac. J’ai même reçu mon admissibilité avant même que l’ostéopathie soit reconnue en France !
Pouvons-nous dire que l'ostéopathie est une technique de "bien-être" ?
Oui et non ! Si par « bien être » on entend « soulager différentes douleurs ou plaintes » ou « prévenir l’apparition de certaines douleurs récurrentes », je dis oui évidemment !
En revanche, l’ostéopathie est thérapeutique, donc le juste dosage s’impose. Et si par « bien être » on entend « relaxation », alors je vous conseille plutôt d’aller dans un spa, ou un salon de massage pour entretenir votre détente toutes les semaines par exemple !
Des peurs / croyances peuvent exister autour de l’ostéopathie, comment pouvez-vous nous rassurer ?
Quelques verbatims :
- « Je vous le dis tout de suite, j’ai peur de votre consultation car ça va craquer dans tout le sens »…
et bien NON ! Combien de fois avons-nous entendu ceci dans nos cabinets ! Le thrust (« cracking ») n’est pas du tout obligatoire. Tout dépend de la plainte exprimée, du plan de traitement, et évidemment de la VOLONTE du patient !! On peut faire sans très souvent. C’est à votre thérapeute de vous exposer les différentes technicités existantes.
- « Mon ostéopathe est spécialisé en …. ».
Ceci n’existe normalement pas ! Un ostéopathe par essence même, se doit d’être global. Alors oui, il peut cependant avoir complété sa formation initiale dans différents domaines ce qui veut dire approfondir certaines connaissances.
Comment se passe une consultation ?
Plusieurs étapes de la consultation sont à mon sens INDISPENSABLE pour mener à bien le traitement du patient avec le maximum de sécurité.
1 : Ecoute de la plainte du patient, avec son histoire : en général, on pose pas mal de questions, ne serait-ce que pour cibler la zone douloureuse, et la manière avec laquelle le patient ressent sa douleur… On lui demande également son parcours de soin à propos de sa douleur, ce qui permet de savoir s’il y a eu des examens complémentaires (radio, IRM, ...) ou un avis médical (généraliste, rhumatologue, …).
Cette première étape va permettre (comme chez le médecin) de se faire un premier avis sur le problème qui amène le patient à consulter.
Si c’est une première consultation, on continue de discuter pour connaitre le passé médical et ostéopathique du patient… Tout ceci peut parfois amener à l’arrêt de la consultation s’il y a des contre-indications à la pratique ostéopathique, avec réorientation du patient vers le professionnel de santé concerné par les symptômes exprimés ou simplement son médecin traitant.
2 : Examen du patient : on vérifie si le patient relève de notre domaine de compétence, ou s’il doit être réorienté. L’examen ostéopathique permet ensuite de mettre en place un schéma postural qui est propre à chaque patient, fonction du questionnement, et de ce qui est constaté.
3 : Traitement ostéopathique : avec des technicités qu’on choisit fonction de beaucoup de paramètres dont évidemment l’intensité des douleurs, les contre indications éventuelles, l’effet thérapeutique attendu !
4 : Vérification des effets du traitement : par une série de tests (identiques à ceux du début de séance pour avoir un point de comparaison !).
Y a-t-il un nombre de séances minimum ?
Une séance peut suffire ! Mais je dirai plutôt qu’en règle générale (sauf cas particuliers), 1 à 3 séances MAXIMUM suffisent, espacées de plusieurs semaines dans le cadre du traitement d’une douleur.
Pouvez-vous nous aider à y voir plus clair entre l'ostéopathie, la kinésithérapie et la chiropractie ?
Le kinésithérapeute est un professionnel de santé, paramédical, qui est soumis à la prescription médicale, ce qui induit donc un passage chez le médecin pour le diagnostic. En général, il va effectuer des séances de rééducation sur la zone douloureuse, ou sur les zones adjacentes. Il peut utiliser des appareillages (ultrasons, vélo, trampoline, …). En termes de fréquence, vous verrez votre thérapeute 2 à 3 fois par semaine. Il fait travailler votre corps, en vue de lui apprendre de nouveau certains gestes (perdus suite à une chute, une opération chirurgicale par ex) ; de bonnes postures (dans le cadre d’une scoliose : renforcement musculaire et étirement par ex),…
Petite précision : le kinésithérapeute peut être en accès libre (sans prescription), mais dans ce cas il n’y a pas de prise en charge par la sécurité sociale.
Le chiropracteur est autonome vis-à-vis de la prescription médicale (donc pas nécessaire). Il va travailler principalement sur la colonne vertébrale, et utiliser des manipulations directes (articulaires, souvent avec claquement) pour obtenir un ajustement des zones concernées. Il utilise une table qui contient des coussins avec ressorts pour avoir un effet vibratoire, intéressant pour certaines corrections. En termes de fréquence, il vous faut souvent revenir plusieurs fois par mois, sur plusieurs mois.
L’ostéopathe est également autonome vis-à-vis de la prescription du médecin. A partir de son examen clinique, l’ostéopathe détermine un schéma postural qui vous est propre, et va le traiter avec des techniques s’appliquant des pieds à la tête (par uniquement vertébrales) et sans « cracking » obligatoire (loin de là !). Il peut également s’occuper de l’abdomen dans certains traitements.
Comment rechercher un bon ostéopathe près de chez soi ?
Je dirai que le « bouche à oreille » est la première chose ! (soit dans ses connaissances personnelles, soit par un professionnel de santé).
Pour ceux qui le souhaitent, il existe deux sites qui me semblent sérieux et qui référencent les ostéopathes ayant suivi un minimum de formation :
Ce sont les deux plus gros regroupements d’ostéopathes exclusifs en France.
Un grand merci à Frédérick Elias pour son temps et ses explications.
Mon / Mes ostéopathes que je recommande les yeux fermés :
Ils sont père & fils et sont tous les 2 de très bons praticiens, doux et à l’écoute.
Frédérick et Patrick Elias
39 rue Thiers
92100 Boulogne Billancourt
01 58 17 90 61
Prenez soin de vous et de vos proches !
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